Que devient Pauline Pinsolle, la jeune comédienne qui interprétait l'amoureuse du héros d'Un indien dans la ville, gros carton ciné 2014, que TFX a rediffusé hier 1er octobre ?Phénoménal carton cinéma en 1994, la comédie Un indien dans la ville a, depuis, profité d'innombrables rediffusions, notamment le 1er octobre 2019 sur TFX. Qu'est devenue Pauline Pinsolle, la fillette qui incarnait Sophie, l'amoureuse du héros Mimi-Siku, interprété par Ludwig Briand ?Pour Pauline Pinsolle, l'aventure à l'écran sera brÚve. AprÚs le succÚs d'Un indien dans la ville 6,8 millions de spectateurs, Pauline Pinsolle n'est retournée jouer que quelques années plus tard, entre 2009 et 2010, dans les séries Section de recherches et Avocats & l'ancienne comédienne a complÚtement changé de carriÚre, variant entre journalisme culturel Les magazines Le bonbon, Merci pour l'Adresse, le site Konbini, communication, critiques culinaires et récits de voyage. Voilà peu, elle a fondé avec un groupe d'amies l'agence Comm' du bled. Une agence spécialisée dans la communication digitale, la rénovation de sites internet Fédération française de Tennis et la création d'articles pour des clients spécifiques Voyageur du Monde, le Club Med, Sephora.... à la ville Pauline Pinsolle est maman d'une petite fille, Noé, née en juillet 2016, dont l'adorable frimousse occupe bon nombre des images que l'ancienne actrice partage sur réalisé par Sandric Vasseur. Inscrivez-vous à la Newsletter de pour recevoir gratuitement les derniÚres actualités © DR 2/9 - Ludwig Briand et Pauline Pinsolle dans "Un indien dans la ville" © INSTAGRAM PAULINEPINSOLLE 3/9 - Pauline Pinsolle le 23 juin 2017 © INSTAGRAM PAULINEPINSOLLE 4/9 - Pauline Pinsolle le 10 août 2014 © INSTAGRAM PAULINEPINSOLLE 5/9 - Pauline Pinsolle le 1er janvier 2014 © DR 6/9 - Ludwig Briand et Pauline Pinsolle dans "Un indien dans la ville" © ICE FILMS 7/9 - Ludwig Briand dans "Un indien dans la ville" © ICE FILMS 8/9 - Ludwig Briand dans "Un indien dans la ville" © ICE FILMS 9/9 - Thierry Lhermitte et Ludwig Briand dans "Un indien dans la ville"
Cesoir, les tĂ©lĂ©spectateurs de TF1 vont pouvoir voir ou revoir Un Indien dans la ville. Un film marquĂ© par la scĂšne culte du petit Mimi-Siku qui escalade Ă mains nues la Tour Eiffel. Mais Western / de Scott Cooper E-U, 2h13 avec Christian Bale, Rosamund Pike, Wes Studi⊠1892. Peu avant de quitter lâactive, le capitaine Blocker se voit confier une ultime mission escorter sur ses terres sacrĂ©es le chef Yellow Hawk moribond et les siens. Or Blocker, vĂ©tĂ©ran des guerres indiennes, hait les Cheyennes. Au terme dâun voyage agitĂ©, il rĂ©visera ses western constitue plus quâun genre cinĂ©matographique une merveilleuse Ă©ponge, sâimprĂ©gnant davantage de son contexte de tournage que de lâĂ©poque quâil est censĂ© dĂ©peindre. Ainsi, le 1892 vu par Scott Cooper en dit-il long sur 2018 et lâapproche de plus en plus ouvertement nuancĂ©e dâHollywood vis-Ă -vis de la âConquĂȘte de lâOuestâ. La reprĂ©sentation manichĂ©enne, historiquement biaisĂ©e, du âgentil pĂšlerin propre sur lui face au vilain sauvageâ a ainsi Ă©tĂ© rectifiĂ©e depuis les annĂ©es 1970 avec notamment Soldat Bleu et Little Big Man ; et la terminologie elle-mĂȘme a changĂ© les pionniers sont devenus des colons et les Indiens, des AmĂ©rindiens. Ceux-ci ne sont plus considĂ©rĂ©s comme des masses informes, mais en tant quâindividus organisĂ©s en peuple, aptes Ă agir un long chemin â au sens propre vers le Montana, mĂ©taphorique vers la fraternisation â, Hostiles brosse dans le format canonique du genre, le CinemaScope, la naissance dâune paix inĂ©luctable au fil dâalliances de raison puis de choix la confiance menant Ă lâamitiĂ©, et le devoir au pardon, en particulier grĂące Ă la puissance de rĂ©silience dâune victime de razzia superbe composition de Rosamund Pike, dâailleurs superbement ignorĂ©e par les Oscar. Cette fresque Ă©pique renforce le mythe amĂ©ricain parce quâelle montre justement la capacitĂ© de ses citoyens Ă surmonter leurs errements passĂ©s et Ă dĂ©fendre la justice contre la force. On peut sâarrĂȘter Ă une lecture patriotique dâune nation Ă lâinfaillibilitĂ© papale, ou voir plutĂŽt une exhortation Ă aller encore plus loin dans le progressisme. On y souscrit volontiers.| ŐÎč ŐŠÖŃĐŸĐł á»ĐŸÎ¶ŐšÎ¶áš | Ôžá¶ŐÏŐĄĐżŃÎčĐŽ ᰠаÏĐžÎ¶Ő§ĐœÏ |
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unindien dans la ville surnom sophie. By juni 4, 2022 dreadlocks femme cheveux courts. No Comments
Autour des hĂ©ros mythiques se cristallisent les Ă©merveillements et les angoisses de toute naissance humaine. La lutte entre le Bien et le Mal sâengage dĂšs leur premier cri. Comme nous lâavons vu dans le thĂšme âPaternitĂ©s et maternitĂ©s merveilleusesâ pour les mythes, la semence masculine peut germer seule. Voici quelques exemples de naissances dâenfants qui se sont dĂ©veloppĂ©s hors de lâutĂ©rus dâune dieu Mithra nĂ© de la rocheCe dieu originaire de lâInde Ă©tait populaire en Iran et les armĂ©es romaines ont rĂ©pandu son culte dans tout lâempire. Il sâagissait dâune religion Ă mystĂšre contemporaine de la naissance du christianisme et aucun Ă©crit sacrĂ© ne nous est parvenu. Les reprĂ©sentations imagĂ©es permettent de reconstituer le parcours du dieu. Deux scĂšnes de sa vie sont bien connues grĂące Ă des sculptures ou des fresques sa naissance hors dâun rocher dâoĂč il Ă©merge par sa propre puissance, le bas du corps encore prisonnier, et le sacrifice dâun taureau, dont jâai parlĂ© dans le thĂšme âLe sacrificeâ. Ses adorateurs ne croyaient pas que la Terre mĂšre lâavait engendrĂ©, il Ă©tait considĂ©rĂ© comme âautogenitusâ, nĂ© de lui-mĂȘme, par sa propre puissance. La naissance de Mithra, MusĂ©e des Thermes de DioclĂ©tien, Rome. Cent et un bĂ©bĂ©s dans des pots Ă couvercleJâai Ă plusieurs reprises Ă©voquĂ© la filiation divine des cinq frĂšres Ă©levĂ©s par le roi Pandu. Il est temps de vous raconter la naissance particuliĂšre de leurs cousins, nommĂ©s les Kauravas. Dhritarashtra, frĂšre aĂźnĂ© de Pandu, Ă©tait nĂ© aveugle, il avait donc dĂ» renoncer au trĂŽne. Son Ă©pouse, la vertueuse Gandhari Ă©tait enceinte de lui depuis deux ans quand elle apprit la naissance du premier fils de Pandu. En colĂšre, elle se mit Ă frapper son ventre Ă coup de poings. Les douleurs de lâenfantement se firent enfin sentir, mais ne sortit de son corps quâune boule de chair dure. Heureusement, le sage Vyasa, pĂšre secret de Pandu et Dhritarashtra savait comment rĂ©agir devant ce prodige. Il demanda quâon lui apporte cent pots remplis de beurre fondu. Voici ce que raconte Serge Demetrian âLes pots devant lui, le sage divisa cent fois la boule de chair en morceaux de la grosseur dâun pouce et en plaça un dans chaque pot. â VoilĂ pour tes cents fils, expliqua-t-il Ă Gandhari, il me reste encore un morceau. Ă quoi le destines-tu ?âComme Gandhari souhaite avoir une fille, le sage dĂ©pose le dernier morceau de chair dans un pot supplĂ©mentaire. Puis il ordonne Ă la reine de âcouvrir les cents un pots et de les dĂ©poser dans un endroit cachĂ©, dans lâobscuritĂ©, pendant deux ans, sans jamais chercher Ă lâintĂ©rieur. ⊠Deux ans aprĂšs, le premier-nĂ© apparut ⊠La naissance de Duryodhana fut suivie de celle de ses quatre-vingt-dix-neuf frĂšres ils sortirent de leur pot, un Ă un, en lâespace dâun mois. Finalement, du cent-uniĂšme rĂ©cipient apparut la fille promise.âCi-dessous, dans le paragraphe âUne naissance malĂ©fiqueâ, vous aurez des dĂ©tails sur les phĂ©nomĂšnes Ă©tranges qui accompagnĂšrent sa sortie du pot Ă couvercle et qui annonçaient son caractĂšre violent et jaloux. Duryodana, lâaĂźnĂ© des Kaurava, montre ses milliers de soldats Ă son maĂźtre dâarmes Drona, chef de lâarmĂ©e contre les Pandava. Illustration de Ramanarayanadatta astri, Le Mahabarata numĂ©risĂ© par lâUniversitĂ© de Toronto, Canada. Drona nĂ© dans un vaseAprĂšs la mort de Pandu, ses cinq fils sont Ă©levĂ©s Ă la cour de leur oncle Dhritarashtra, en compagnie de ses cent fils. Leur maĂźtre dâarme est un hĂ©ros invincible nommĂ© une pointe dâhumour, Catherine ClĂ©ment nous raconte les circonstances particuliĂšres de sa naissance âLa naissance de Drona nâa plus rien qui puisse nous Ă©tonner. Il naĂźt comme tout le monde de la semence que son pĂšre a laissĂ© Ă©chapper Ă la vue dâune fille cĂ©leste, une Aspara. La semence de ce pĂšre est mise dans un vase vase se dit droni en sanskrit et neuf mois plus tard, pousse le petit Drona, qui tient son nom du vase oĂč il a germĂ©.âLe bel Adonis nĂ© dâun arbreDans le thĂšme âLe dĂ©sir amoureuxâ, vous en saurez plus sur les raisons pour lesquelles les dieux ont mĂ©tamorphosĂ© en arbre la princesse Myrrha, coupable dâune liaison incestueuse avec son pĂšre. En bref, câest Aphrodite qui lui a inspirĂ© cette passion interdite. Au moment de sa mĂ©tamorphose, elle Ă©tait enceinte. Ovide nous raconte les dĂ©tails de lâaccouchement âCependant le fruit de lâinceste a germĂ© sous le bois maternel, et cherche Ă se dĂ©gager des liens qui lâemprisonnent. Lâarbre en travail sâenfle, se tend. Le fardeau de lâamour dĂ©chire ses flancs douloureux, et la voix manque Ă lâexpression de la souffrance. Myrrha ne peut invoquer le secours de Lucine dĂ©esse romaine de lâaccouchement ; mais elle semble prĂȘte Ă enfanter. Elle se recourbe, elle pousse des soupirs profonds, et des larmes roulent sur son Ă©corce humide. Lâindulgente Lucine accourt elle touche de la main les rameaux gĂ©missants et prononce les paroles libĂ©ratrices. Lâarbre sâentrâouvre, lâĂ©corce fendue donne la vie Ă son tendre dĂ©pĂŽt. Lâenfant crie les NaĂŻades le reçoivent, le couchent sur lâherbe molle, et lâarrosent des larmes de sa mĂšre.âLes larmes de lâarbre sont les gouttes de rĂ©sine qui coulent de son Ă©corce la myrrhe qui doit son nom au prĂ©nom de la princesse Ă©tait trĂšs recherchĂ©e dans lâantiquitĂ© pour les offrandes aux dieux et aux morts. Selon certains auteurs, Aphrodite a Ă©galement assistĂ© Ă la naissance dâAdonis et touchĂ©e par sa beautĂ©, elle lâa emportĂ©. Pour le mettre en sĂ©curitĂ©, elle lâa enfermĂ© dans un coffre quâelle a fait apporter Ă PersĂ©phone, la reine du royaume des morts, en lui demandant de le surveiller mais de ne jamais lâouvrir. La naissance dâAdonis, gravure de Nicolas AndrĂ© Monsiau, fin XVIIIe dĂ©but XIXe siĂšcle. Vous vous doutez que PersĂ©phone sâempressa dâouvrir le coffre confiĂ© Ă sa garde. EmerveillĂ©e de la beautĂ© du bĂ©bĂ©, elle le prit dans ses bras et dĂ©cida de lâĂ©lever. Tout alla bien jusquâĂ lâadolescence dâAdonis. Car, Ă ce moment, sa beautĂ© se dĂ©veloppa de façon si troublante que PersĂ©phone en fit son amant. Mise au courant et jalouse, Aphrodite rĂ©clama le jugement de Zeus pour dĂ©cider laquelle des deux possĂšderait le beau jeune homme. Les deux puissantes dĂ©esses argumentaient chacune Ă propos des droits quâelles avaient sur Adonis et Zeus se garda bien de trancher. Il dĂ©lĂ©gua lâaffaire Ă un tribunal prĂ©sidĂ© par la muse Calliope. Ce tribunal dĂ©cida quâAdonis devait diviser chaque annĂ©e de sa vie en trois parties un tiers quâil passerait sous terre avec la reine des morts, un autre tiers quâil passerait avec Aphrodite ; le troisiĂšme tiers, il pouvait le passer seul ou avec qui bon lui semblait. La dĂ©esse de lâamour usa de son pouvoir pour persuader le garçon de rester avec elle durant ce dernier tiers, ce qui lui donnait Adonis huit mois par ans, deux fois plus que le temps accordĂ© Ă PersĂ©phone. VĂ©nus Aphrodite et Adonis, par Cornelisz Van Haarlem, 1614. MusĂ©e des Beaux Arts de Caen. Photo Jean-Louis MaziĂšres. Erichthonios dans un panierDans le thĂšme âPaternitĂ©s et maternitĂ©s merveilleusesâ, jâai racontĂ© comment le sperme dâHĂ©phaĂŻstos tombĂ© sur la Terre mĂšre a fait Ă©clore un enfant. La Terre mĂšre ne voulait pas sâen occuper mais AthĂ©na e eu pitiĂ© de ce petit ĂȘtre. Les rĂ©cits disent quâelle le dĂ©posa dans un panier, en ferma le couvercle et le confia aux filles du roi dâAthĂšnes, avec interdiction de lâouvrir. Bien sĂ»r, elles lâouvrirent et furent terrifiĂ©es de dĂ©couvrir un bĂ©bĂ© dont le corps se terminait en forme de serpent ou bien, selon dâautres auteurs, un bĂ©bĂ© accompagnĂ© dâun serpent. Erichtonios sortant du panier ouvert par les filles du roi, gravure dâAntonio Tempesta, 1606 Le site Polyxenia en MĂ©diterranĂ©e nous prĂ©cise que cet ĂȘtre nĂ© de la Terre est ensuite devenu roi âRoi lĂ©gendaire dâAthĂšnes, Erichthonios a fait lâobjet aprĂšs sa mort dâun culte hĂ©roĂŻque, et un sanctuaire a Ă©tĂ© construit en son honneur, dĂšs lâĂ©poque archaĂŻque, du cĂŽtĂ© nord de lâacropole. Il a Ă©tĂ© reconstruit entre 421 et 406 par MnĂ©siclĂšs et Phidias, en mĂȘme temps que le ParthĂ©non.â Une partie de ce temple est encore visible câest le plus bel exemple antique de lâemploi de statues fĂ©minines en guise de colonnes, les caryatides. Le Porche des Caryatides de lâĂrechthĂ©ion. Photo Guillaume Piolle. Créées en lâhonneur dâErichthonios, ces statues veillent sur AthĂšnes depuis 2500 ans. Avant de connaĂźtre les rĂ©cits de la mythologie hindoue, jâavoue que je ne comprenais pas pourquoi les bĂ©bĂ©s Adonis et Erechtonios Ă©taient enfermĂ©s, lâun dans un coffre, lâautre dans un panier Ă couvercle, et confiĂ©s Ă des ânounousâ qui avaient interdiction de les regarder. Dans ces conditions comment pouvaient-elles sâoccuper des nouveaux-nĂ©s ?Je pense que les âpotsâ et le âvaseâ oĂč les cent fils de Dhritarashtra et Drona ont Ă©clos sont les Ă©quivalents des âcoffreâ et âpanierâ de la mythologie grecque. Peut-ĂȘtre quâĂ lâorigine, Adonis et Erichtonios nâavaient pas fini leur dĂ©veloppement et quâils devaient lâachever Ă lâabri, comme les bĂ©bĂ©s des mythes indiens. Les personnes qui ont transmis ces mythes au fil des siĂšcles ont oubliĂ© ce dĂ©tail de la âprĂ©maturitĂ©â mais ont conservĂ© le fait dâenfermer les enfants loin des regards. La difficultĂ© de lâaccouchement Quand lâenfant accomplit normalement son dĂ©veloppement dans un utĂ©rus fĂ©minin humain ou divin, peu importe, sa sortie nâest pas toujours facile. Lâenfantement est, comme toute chose, soumis Ă la puissance des dieux, ou plus exactement, des dĂ©esses, car il sâagit dâun domaine purement fĂ©minin. Les mĂąles humains ou divins, peu importe versent fiĂšrement le sang Ă la guerre mais se tiennent Ă lâĂ©cart du sang des accouchements, sang typiquement fĂ©minin, donc impur, donc magiquement dangereux. La douleur en punitionParce quâelle a mangĂ© du fruit de lâarbre de la connaissance du bien et du mal, son crĂ©ateur bien aimĂ© punit Eve et toutes les femmes de lâhumanitĂ© Ă venir ! en lui infligeant de la douleur pendant les grossesses et les accouchements, comme le raconte le livre de la GenĂšse, chapitre 3, verset 16 âDieu dit Ă la femme Jâaugmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes dĂ©sirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.â LâimpuretĂ© de lâaccouchementChacun sait quâun accouchement provoque une perte de sang. Or, pour les peuples qui inventĂšrent les mythes, le sang est chargĂ© de force magique et il est toujours dangereux dâavoir un contact avec lui. Le LĂ©vitique chapitre 12, versets 1 Ă 5 prescrit une forme de quarantaine pour tenir Ă lâĂ©cart les femmes qui viennent dâaccoucher âLâĂternel dit Ă MoĂŻse Parle aux enfants dâIsraĂ«l, et dis Lorsquâune femme deviendra enceinte, et quâelle enfantera un mĂąle, elle sera impure pendant sept jours ; elle sera impure comme au temps de son indisposition menstruelle. Le huitiĂšme jour, lâenfant sera circoncis. Elle restera encore trente-trois jours Ă se purifier de son sang ; elle ne touchera aucune chose sainte, et elle nâira pas au sanctuaire, jusquâĂ ce que les jours de sa purification soient elle enfante une fille, elle sera impure pendant deux semaines, comme au temps de son indisposition menstruelle ; et elle restera soixante-six jours Ă se purifier de son sang.â Je ne fais pas de commentaire sur le fait que la naissance dâune fille rend la mĂšre impure deux fois plus longtemps que la naissance dâun garçon. MalgrĂ© leur puissance, les dĂ©esses ou les reines aimĂ©es des dieux nâĂ©chappent pas Ă la difficultĂ© de lâaccouchement. La difficile naissance dâApollon et dâArtĂ©misNous avons dĂ©jĂ vu plusieurs fois que HĂ©ra, dĂ©esse du mariage, persĂ©cutait les amantes humaines de son mari Zeus. La dĂ©esse LĂ©to subit aussi sa haine, et pourtant Zeus avait Ă©tĂ© son amant avant dâĂȘtre lâĂ©poux de HĂ©ra ! HĂ©ra dĂ©crĂ©ta que LĂ©to enceinte ne pourrait accoucher nulle part sur terre, en aucun lieu Ă©clairĂ© par le soleil. De plus, elle la faisait poursuivre par le dragon LĂ©to, aidĂ©e de Zeus, put se rĂ©fugier sur une Ăźle qui dĂ©rivait sur la mer une Ăźle flottante, miam⊠et PosĂ©idon, le frĂšre de Zeus, provoqua une vague gĂ©ante qui cachait le soleil. Les conditions Ă©taient donc remplies pour que LĂ©to Ă©chappe Ă la malĂ©diction de HĂ©ra elle nâĂ©tait pas sur terre et nâĂ©tait pas Ă©clairĂ©e par le soleil. Mais HĂ©ra, qui voulait toujours avoir le dernier mot, retint prĂšs dâelle la dĂ©esse des accouchements, Ilithyie. Alors les dĂ©esses amies de LĂ©to envoyĂšrent Iris lâarc-en-ciel corrompre Ilithyie en lui offrant un trĂšs beau collier dâor et Ilithyie accepta enfin de venir aider LĂ©to, qui attendait la dĂ©livrance depuis neuf jours. En plus, il sâagissait de jumeaux ! La naissance retardĂ©e dâHĂ©raclĂšsNous avons vu dans le thĂšme âMourir dâaimerâ que la reine de ThĂšbes, AlcmĂšne, a failli payer de sa vie sa nuit dâamour avec Zeus, mais il a fait tomber la pluie pour arrĂȘter les flammes du bĂ»cher qui allait punir son infidĂ©litĂ©. Fier de la grossesse en cours, Zeus annonça aux dieux quâallait naĂźtre un descendant du hĂ©ros PersĂ©e et que cet enfant serait le maĂźtre et protecteur de la GrĂšce. En effet, AlcmĂšne Ă©tait la petite-fille de PersĂ©e. Mais aussitĂŽt, HĂ©ra mit au point une ruse pour priver HĂ©raclĂšs de son titre de roi. Elle hĂąta la naissance dâun cousin du hĂ©ros, EurysthĂ©e, qui naquit Ă seulement 7 mois. CâĂ©tait lui le premier descendant de PersĂ©e qui venait au monde, et câĂ©tait donc lui le maĂźtre de la GrĂšce, pour obĂ©ir aux paroles de Zeus. AlcmĂšne venait de mettre au monde IphiclĂšs, engendrĂ© par la semence de son mari le roi Amphitryon. Alors, pour retarder la naissance dâHĂ©raclĂšs, HĂ©ra demanda lâaide dâIlithye, la dĂ©esse des accouchements. Le Grenier de Clio raconte ainsi la mĂ©thode employĂ©e âIlithyie se rendit Ă ThĂšbes, sâaccroupit, les jambes croisĂ©es devant la porte de la reine, fit des nĆuds Ă ses vĂȘtements et serra ses doigts les uns contre les autres.â Bel exemple de magie imitative en multipliant les ânoeudsâ sur son corps, la dĂ©esse des accouchements provoque des ânoeudsâ dans le corps de la reine ! Lâaccouchement dâAlcmĂšne. Gravure de Virgil Solis pour les MĂ©tamorphoses dâOvide, livre XI, 285-323. Francfort, 1581. Sur lâillustration ci-dessus, on voit au fond de lâimage la servante qui parle Ă la dĂ©esse des accouchements pour la faire âse dĂ©nouerâ. Tout Ă fait Ă droite au fond de lâimage, HĂ©ra est en train de battre la rusĂ©e et il y a dĂ©jĂ la belette dans laquelle celle-ci va sâincarner, par la puissance de la dĂ©esse. AlcmĂšne est accroupie et les femmes le sont aussi, ou bien sont agenouillĂ©es. Lâaccouchement dâAlcmĂšne, gravure illustrant le livre âLâaccouchement dans les beau-artsâ de Gustave-Joseph Witkowsky, 1894, BibliothĂšque de lâUniversitĂ© de Toronto. Dans cette gravure plus rĂ©cente, lâaccouchĂ©e est assise et la sage-femme est agenouillĂ©e pour recevoir lâenfant. Dâautres images de cette naissance sont visibles sur le site Le Grenier de Clio, Ă lâarticle La naissance dâHĂ©raclĂšs, ce qui permet de comparer les postures dâaccouchement avec celle dâaujourdâhui. Les positions assise ou accroupie ont Ă©tĂ© utilisĂ©es pendant des millĂ©naires, parce quâelles favorisent lâaccouchement, mais quand les mĂ©decins se sont mis Ă diriger les accouchements, vers le XIXe siĂšcle, ils ont dĂ©cidĂ© de placer la future mĂšre en position couchĂ©e, pour eux plus confortable et plus prestigieuse. les plus merveilleuses naissances dâenfants divins Danseuses cĂ©lestes sculptĂ©es, temple dâUdaipur, Inde. Photo Gerd Eichmann. La naissance de KrishnaLe Mahabarata Serge Demetrian raconte la naissance de Krishna. Sous ce nom, le dieu Vishnou a dĂ©cidĂ© de venir sur terre pour lutter contre le Mal âLâenfant divin naquit une nuit dâĂ©tĂ© Ă minuit. Au moment oĂč ce nouveau sauveur vint au monde, la mer joyeuse gonfla ses vagues Ă©cumantes et les montagnes de granit tremblĂšrent. Des flammes sâĂ©levĂšrent des cendres mortes. Les doux zĂ©phyrs parfumĂšrent lâair, la terre sâarrĂȘta longuement dans sa course, les essaims dâĂ©toiles brillĂšrent plus lumineux dans le ciel. Les dieux se prĂ©sentĂšrent et lâun aprĂšs lâautre ils adorĂšrent lâenfant divin et lui offrirent des fleurs. Les nymphes, les ĂȘtres des nuages, tous les musiciens cĂ©lestes dansĂšrent, chantĂšrent, jouĂšrent.â La naissance dâArjunaCâest encore Ă Serge Demetrian que jâemprunte ces dĂ©tails sur la naissance dâArjuna, fils du dieu Indra et qui sera Ă©levĂ© par le roi Pandu âĂ sa naissance, une voix cĂ©leste retentit dans le ciel â Heureuse es-tu entre toutes les femmes, Kunti ! Ton fils sera invincible comme Indra, il introduira Ă nouveau dans ta maison Lakshmi, la dĂ©esse de lâabondance. ⊠Des timbales retentirent ; leurs vibrations remplissaient lâespace. Une pluie de fleurs multicolores descendit lentement des nuages. Tous les dieux descendirent de leur domaine pour honorer Arjuna. Les autres ĂȘtres cĂ©lestes les accompagnaient les musiciens des nuĂ©es, les sept grands sages, les crĂ©ateurs des mondes, les nymphes du ciel, les grands serpents et leurs aides ; aucun habitant de lâĂ©ther ne resta Ă lâĂ©cart.â La naissance de BouddhaLes lĂ©gendes bouddhistes racontent que la mĂšre du Bouddha lâa conçu en songe, pĂ©nĂ©trĂ©e au cĂŽtĂ© par un Ă©lĂ©phant blanc Ă six dĂ©fenses voir le thĂšme prĂ©cĂ©dent âPaternitĂ©s et maternitĂ©s merveilleusesâ. Comme il y Ă©tait entrĂ© spirituellement, lâenfant est sorti par le cĂŽtĂ© de sa mĂšre, sans douleur pour elle. Elle se trouvait debout sous un arbre qui a abaissĂ© lâune de ses branches pour quâelle lâattrape en levant un bras, et par le cĂŽtĂ© ainsi dĂ©gagĂ©, lâenfant est nĂ©. Signes traditionnels de la joie cĂ©leste dans les mythes indiens, une douce pluie de pĂ©tales de fleurs est tombĂ©e du ciel au moment de cette naissance. SitĂŽt nĂ©, le futur Bouddha sâest mis debout et a pris possession symboliquement de lâunivers en se tournant vers les points cardinaux. Sa mĂšre est morte sept jours aprĂšs sa naissance et le petit Siddhartha sera Ă©levĂ© par Prajapati Gautami, sa tante maternelle et la coĂ©pouse du roi son pĂšre. Câest dâelle quâil tiendrait la deuxiĂšme partie de son nom Gautama. La naissance du Bouddha, sculpture des I-IIIe siĂšcle, rĂ©gion de Gandhara, Pakistan, MusĂ©e Guimet Ă Paris, photo Jean-Pierre DalbĂ©ra. La nativitĂ© de JĂ©susDans le chapitre 2 de son Evangile, Luc nous explique que lâempereur romain a ordonnĂ© le recensement de toute la population de lâEmpire. Joseph quitte donc la ville oĂč il habite, pour aller se faire recenser dans son village dâorigine, BethlĂ©em, ville de lâancien roi David âPendant quâils Ă©taient lĂ , le temps oĂč Marie devait accoucher arriva, et elle enfanta son fils premier-nĂ©. Elle lâemmaillota et le coucha dans une crĂšche, parce quâil nây avait pas de place pour eux dans lâhĂŽtellerie. Dans les environs, des bergers passaient la nuit aux champs pour garder leurs voici, un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour dâeux. Ils furent saisis dâune grande frayeur. Mais lâange leur dit Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet dâune grande joie aujourdâhui, dans la ville de David, un Sauveur vous est nĂ©, qui est le Christ, le Seigneur. Et voici Ă quel signe vous le reconnaĂźtrez vous trouverez un enfant emmaillotĂ© et couchĂ© dans une soudain une multitude de lâarmĂ©e cĂ©leste se joignit Ă lâange, louant Dieu en chantant â Gloire Ă Dieu dans les cieux trĂšs hauts, et paix sur la terre parmi les hommes quâil aime !Lorsque les anges les eurent quittĂ©s pour retourner au ciel, les bergers se dirent les uns aux autres Allons jusquâĂ BethlĂ©hem, et voyons ce qui est arrivĂ©, ce que le Seigneur nous a fait y allĂšrent en hĂąte, et ils trouvĂšrent Marie et Joseph, et le petit enfant couchĂ© dans la crĂšche. AprĂšs lâavoir vu, ils racontĂšrent ce qui leur avait Ă©tĂ© dit au sujet de ce petit enfant.â La NativitĂ©, par Giotto, chapelle de lâArena Ă Padoue, XIVe siĂšcle. Au premier plan, Saint Joseph sommeille prĂšs de lâĂąne et du bĆuf ; les bergers sont venus avec quelques bĂȘtes. Au centre, Marie est couchĂ©e avec lâenfant. Dans le ciel, les anges musiciens. LâEvangile de Matthieu chapitre 2 apporte une autre prĂ©cision qui ajoute Ă cette naissance une dimension cosmique et royale. âJĂ©sus Ă©tant nĂ© Ă BethlĂ©hem en JudĂ©e, au temps du roi HĂ©rode, voici que des mages dâOrient arrivĂšrent Ă JĂ©rusalem et dirent â OĂč est le roi des Juifs qui vient de naĂźtre? car nous avons vu son Ă©toile se lever en Orient, et nous sommes venus pour lâ roi HĂ©rode, ayant appris cela, fut troublĂ©, et tout JĂ©rusalem avec lui. âŠEt voici, lâĂ©toile quâils avaient vue en Orient marchait devant eux. Etant arrivĂ©e au-dessus du lieu oĂč Ă©tait le petit enfant, elle sâarrĂȘta. Quand ils aperçurent lâĂ©toile, ils furent saisis dâune trĂšs grande entrĂšrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mĂšre, se prosternĂšrent et lâadorĂšrent ; ils ouvrirent ensuite leurs trĂ©sors, et lui offrirent en prĂ©sent de lâor, de lâencens et de la myrrhe. Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner vers HĂ©rode, ils regagnĂšrent leur pays par un autre chemin.â Vitrail de lâadoration des mages, Ă©glise Saint-Martin dâEgreville. La naissance de DuryodhanaJe rappelle que dans lâĂ©popĂ©e indienne du Mahabharata, Duryodhana est le premier fils du roi aveugle Dhritarashtra qui sort du pot oĂč il a germĂ© pendant deux ans. Câest encore Serge Demetrian qui est notre grand reporter âOn dit quâĂ sa naissance, Duryodhana, au lieu de crier comme tout autre enfant, se mit Ă braire comme un Ăąne. Les chacals, les vautours et les Ăąnes commencĂšrent alors Ă glapir, Ă croasser et Ă braire ; des vents secs soufflĂšrent en rafales, rĂ©pandant des flammes violentes.âInquiet, le roi rĂ©unit ses conseillers, ses sages, ses astrologues. Pendant quâils parlent, les signes sâintensifient et tous sont dâavis que ce sont de mauvais prĂ©sages âTout laisse prĂ©voir que ce fils dĂ©truira ta dynastie. Ă roi, ne le reconnais pas ! Si tu le gardes parmi nous, une catastrophe menace. Il tâen reste quatre-vingt-dix-neuf, ĂŽ roi, ne le reconnais pas.âMais le roi nâĂ©coute pas ses conseillers et garde Duryodhana, qui effectivement, par une guerre terrible, amĂšnera la destruction des cent fils et de milliers de guerriers. Les dangers des premiers jours Autour de ces enfants divins nĂ©s pour protĂ©ger et sauver les humains, il y a tellement dâenjeux de pouvoir que le Mal ne tarde pas Ă sâapprocher dâeux. Il prend des formes variĂ©es pour essayer de dĂ©truire ces bĂ©bĂ©s qui incarnent le Bien. Les bĂ©bĂ©s ArtĂ©mis et Apollon empĂȘchĂ©s de boireLes jumeaux divins enfantĂ©s par LĂ©to sur lâĂźle flottante ne furent pas allaitĂ©s comme des enfants ordinaires, mais reçurent la nourriture des dieux le nectar et lâambroisie. Cette nourriture magique eut un effet immĂ©diat Apollon rejeta ses langes et choisit lui-mĂȘme ses domaines dâaction la musique, lâarc et la prophĂ©tie, ce qui en langage divin sâexprime ainsi Jâaimerai lâagrĂ©able cithare et lâarc recourbĂ©, et jâannoncerai aux mortels les vĂ©ritables desseins de Zeus.» Un surdouĂ© du langage, ce petit ! Il sera donc le protecteur des quitta lâĂźle en emportant ses deux bĂ©bĂ©s et chercha un lieu tranquille pour sâoccuper dâeux. Mais HĂ©ra poursuivait de sa haine ces fruits dâun adultĂšre. Un jour que LĂ©to voulait les laver et les abreuver avec lâeau pure dâun lac, HĂ©ra ordonne aux paysans du coin de lâen empĂȘcher. Ils obĂ©issent aussitĂŽt, comme le raconte Ovide âIls plongent dans lâeau leurs pieds et leurs mains pour en troubler la puretĂ©, ils y bondissent mĂ©chamment pour soulever la boue Ă©paisse qui reposait au fond du lac.â Furieuse, LĂ©to sâĂ©crie Vivez Ă jamais dans cette eauâ et elle transforme les paysans en grenouilles.â Latone LĂ©to transforme les paysans lyciens en grenouilles, par Francesco Albani, XVIIe siĂšcle, MusĂ©e de DĂŽle. BĂ©bĂ© HĂ©raclĂšs et les serpentsPuisquâelle nâavait pas pu empĂȘcher la naissance du futur HĂ©raclĂšs, HĂ©ra dĂ©cida de sâen dĂ©barrasser elle envoya deux serpents dans son berceau, mais le nouveau-nĂ© Ă©tait vraiment la semence de Zeus de ses petites mains, il Ă©trangla tout de suite les serpents. Lui aussi Ă©tait un surdouĂ© dans son domaine, celui de la force physique. BĂ©bĂ© HĂ©raclĂšs Ă©trangle les serpents, sculpture romaine du IIe siĂšcle aprĂšs notre Ăšre, MusĂ©es Capitolins, Rome, photo Marie-Lan Nguyen. Un Ă©change dâenfants pour sauver la vie de bĂ©bĂ© KrishnaKrishna, qui est, je le rappelle, une incarnation du dieu hindou Vishnou pour combattre le Mal, a Ă©tĂ© mis au monde par Devaki, Ă©pouse dâun ministre du mĂ©chant roi Kamsa. Une prophĂ©tie a prĂ©venu le roi que le huitiĂšme enfant de Devaki le tuera. De peur de ne pas bien les compter et dâen manquer un, Kamsa a systĂ©matiquement mis Ă mort tous les enfants qui sont nĂ©s de la pauvre Devaki emprisonnĂ©e dans son palais. Et voici que naĂźt sans bruit le huitiĂšme enfant, Krishna. Notre reporter Serge Demetrian raconte comment il va ĂȘtre sauvĂ© pendant la nuit âLâenfant cĂ©leste avait endormi les soldats de garde et ne poussait aucun cri. son pĂšre terrestre, Vasudeva, parvient Ă le sortir du palais et lâemporte au bord du grand fleuve Yamuna, alors en crue Aucune barque, aucun passeur. Vasudeva Ă©tait lĂ , saisi dâangoisse, lorsque soudain le fleuve se retira, laissant un passage Ă sec ; il sâengagea sans hĂ©siter.âVous avez reconnu le motif de lâeau qui se retire pour laisser passer les fuyards, comme dans le passage de la Mer rouge et dans de nombreux contes.De lâautre cĂŽtĂ© du fleuve, il y a un village oĂč tout le monde dort. Sans bruit, lâenfant est dĂ©posĂ© dans une maison, Ă la place dâune petite fille qui vient de naĂźtre. Vasudeva emporte la petite auprĂšs de son Ă©pouse Devaki, laissant le bĂ©bĂ© Krishna aux bons soins de la villageoise. Elle se nomme Yasoda et sera une mĂšre trĂšs attentive. Krishna tĂ©tant Yasoda, sa mĂšre adoptive, sculpture en bronze, Inde, XIIe siĂšcle. Le lendemain, le mĂ©chant roi Kamsa vient pour tuer le bĂ©bĂ© quâil croit ĂȘtre lâenfant de Devaki. Ă cet endroit du rĂ©cit, les versions sont diffĂ©rentes. Serge Demetrian dit âMais au moment oĂč le roi empoigna la petite fille, celle-ci lui glissa des mains, prit la forme dâun ĂȘtre cĂ©leste et avant de sâenvoler par la fenĂȘtre, avertit le tyran â Celui qui va soulager le monde vit non loin dâici, ĂŽ Kamsa, tu ne lui Ă©chapperas pas.â Selon Catherine ClĂ©ment, lâhorrible Kamsa accomplit bel et bien lâinfanticide âToutefois, avant de disparaĂźtre, la dĂ©esse qui sâest Ă©chappĂ©e du corps de la fillette fracassĂ©e sur un rocher a eu le temps dâavertir Kamsa que son meurtrier est dĂ©jĂ nĂ©.âCar cette fillette est en rĂ©alitĂ© une incarnation de la dĂ©esse Nidra amie de Vishnou et elle nâest venue sur terre que pour tromper le mĂ©chant roi. Ouf, sa mort nâest pas un drame mais un retour dans son vrai monde. La dĂ©esse repart au ciel sous les regards terrifiĂ©s de Kamsa et ses soldats, par Raja Ravi Varma, 1890. Un massacre dâinnocentsPour supprimer celui dont le destin est de le tuer, Kamsa dĂ©cide de faire mourir tous les enfants nĂ©s en ce mĂȘme mois. Pour cela, il fait appel Ă une sorciĂšre nommĂ©e Putana. Sur son ordre, elle sâen va de maison en maison ; en se faisant passer pour une nourrice, elle offre le sein Ă tous les nouveaux nĂ©s qui boivent son lait et meurent empoisonnĂ©s. Elle arrive enfin Ă la maison oĂč est cachĂ© Krishna et lui offre le sein⊠AĂŻe, aĂŻe, aĂŻe, pensez-vous, lecteurs de peu de foi ! Rassurez-vous, non seulement le dieu incarnĂ© ne meurt pas, mais en tĂ©tant la sorciĂšre, il provoque sa mort, bien fait pour elle ! Krishna va grandir paisiblement dans le petit village au bord de la riviĂšre, parmi de modestes bouviers. Il y sera trĂšs heureux, gĂątĂ© par Yasoda sa mĂšre adoptive, malgrĂ© les nombreuses bĂȘtises de ce petit coquin. Comme le destin lâavait prĂ©vu, devenu adulte, il dĂ©truira Kamsa, et avant lui, bien dâautres mĂ©chants, nous aurons lâoccasion dâen reparler. Yasoda pare Krishna, par Raja Ravi Varma. La fuite pour sauver JĂ©susContinuons Ă lire le rĂ©cit de Matthieu, chapitre 2 âUn ange du Seigneur apparut en songe Ă Joseph, et lui dit LĂšve-toi, prends le petit enfant et sa mĂšre, fuis en Ăgypte, et restes-y jusquâĂ ce que je te parle ; car HĂ©rode cherchera le petit enfant pour le faire se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mĂšre, et se retira en Ăgypte. Il y resta jusquâĂ la mort dâHĂ©rode.âUn autre massacre dâinnocentsâAlors HĂ©rode, voyant quâil avait Ă©tĂ© jouĂ© par les mages, se mit dans une grande colĂšre, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui Ă©taient Ă BethlĂ©em et dans tout son territoire, selon la date dont il sâĂ©tait soigneusement enquis auprĂšs des sâaccomplit ce qui avait Ă©tĂ© annoncĂ© par JĂ©rĂ©mie, le prophĂšte On a entendu des cris Ă Rama, Des pleurs et de grandes lamentations ; Rachel pleure ses enfants, et nâa pas voulu ĂȘtre consolĂ©e, parce quâils ne sont plus.â Le massacre des Innocents, par Nicolas Poussin, XVIIe siĂšcle, MusĂ©e CondĂ© Ă Chantilly, Oise. Dans tous ces rĂ©cits, les cas apparemment les plus dramatiques sont ceux oĂč le danger vient de la mĂšre elle-mĂȘme. Nous retrouvons nos deux dĂ©esses mariĂ©es par obligation Ă des humains. Elles vont ĂȘtre fĂ©condes mais⊠pas satisfaite de leur brĂ»le ses six filsSelon certaines versions des mythes grecs, ThĂ©tis enfanta sept enfants Ă son mari le roi PelĂ©e. La dĂ©esse voulut les dĂ©barrasser de leur part mortelle en les plongeant dans le feu. Mais les six premiers moururent pendant cette entreprise de sa BibliothĂšque, livre III, 13, 6, Apollodore ne parle que dâun enfant, le septiĂšme, lui aussi mis en danger par dĂ©sir de puretĂ© divine âThĂ©tis mit au monde un enfant, elle voulut le rendre immortel ; aussi, Ă lâinsu de PĂ©lĂ©e, la nuit elle trempait le bĂ©bĂ© dans le feu, pour dĂ©truire la partie mortelle quâil avait reçue de son pĂšre, et, le jour, elle lâoignait dâambroisie. Mais PĂ©lĂ©e lâĂ©pia, il vit lâenfant se tordre dans les flammes, et poussa un cri ThĂ©tis fut contrainte dâarrĂȘter son projet ; elle abandonna lâenfant et retourna auprĂšs des NĂ©rĂ©ides. PĂ©lĂ©e amena son fils Ă Chiron. Le Centaure le nourrit dâentrailles de lion et de sanglier, et de moelle dâours ; il lâappela Achille son premier nom Ă©tait Ligyron, parce que jamais il nâavait approchĂ© ses lĂšvres dâun sein. Texte citĂ© dâaprĂšs le site dâHugo Bratelli. Je reviendrai sur lâĂ©ducation dâAchille dans le thĂšme âLâĂ©ducation des hĂ©rosâ.Selon le rĂ©cit le plus connu probablement parce que câest le moins cruel ThĂ©tis entreprit de purifier son fils de sa partie mortelle en le plongeant dans la riviĂšre Styx, qui coule au royaume des morts et Ă laquelle les mythes attribuent de nombreux pouvoirs. LâopĂ©ration rĂ©ussit parfaitement⊠si ce nâest que le talon par lequel elle tenait lâenfant ne toucha pas lâeau purificatrice. Lors de la guerre de Troie, le dieu Apollon ami des Troyen et qui connaissait cette faiblesse dâAchille, guida la flĂšche de PĂąris vers le talon du hĂ©ros grec. RattrapĂ© par sa part mortelle, le fils de ThĂ©tis ne survĂ©cut pas Ă cette blessure en apparence sans gravitĂ©. ThĂ©tis plonge son fils dans les eaux du Styx, par Antoine Borel, XVIIIe siĂšcle. Ganga noie ses sept filsAprĂšs son mariage avec le roi Shantanu, la dĂ©esse du Gange fut enceinte de lui. Serge Demetrian nous raconte âIls eurent sept enfants, sept fils, mais, Ă la stupeur du roi, de sa cour et de tout le peuple, dĂšs quâun enfant naissait, la reine le prenait dans ses bras, se dirigeait vers la riviĂšre et le jetait dans les flots.âFidĂšle Ă sa promesse de ne jamais interroger sa femme sur ses origines et le pourquoi de ses comportements, Shantanu nâa jamais rien dit, mais Ă la naissance du huitiĂšme fils, il se rĂ©volte âCelui-ci, tu ne le tueras pas! Qui es-tu et dâoĂč viens-tu ? Pourquoi assassines-tu tes propres enfants ?âElle lui explique qui elle est en rĂ©alitĂ©, une dĂ©esse qui a pris forme humaine et a acceptĂ© de donner forme humaine Ă sept dieux condamnĂ©s eux aussi Ă une existence terrestre.âAyant promis de les libĂ©rer au plus tĂŽt du joug de la vie, je noyais leur corps, tandis que leur Ăąme, leur vraie nature Ă©tincelante, regagnait dans la joie sa demeure cĂ©leste.âComme il nâa pas respectĂ© sa promesse de ne jamais lâinterroger sur son comportement, elle disparaĂźt en emportant le bĂ©bĂ©, aprĂšs avoir promis de le rendre plus tard. Shantanu reste seul, dĂ©sespĂ©rĂ© dâavoir perdu femme et enfant. Ganga quitte Shantanu en emportant leur fils, par Raja Ravi Varma, FidĂšle Ă sa promesse, Ganga ramĂšne lâenfant seize ans plus tard il est devenu un beau jeune homme aussi savant en saintes Ăcritures que dans lâart de la guerre. Shantanu le reprend avec joie, le nomme Devravata ce qui signifie Voeux divin et bientĂŽt lâintronise prince hĂ©ritier. Mais il ne sera jamais roi, nous verrons pourquoi avec le thĂšme âLe dĂ©sir amoureuxâ. Ganga ramĂšne son fils Ă Shantanu, gravure populaire. Que conclure pour notre Ă©poque ? Dans le thĂšme âPaternitĂ©s et maternitĂ©s merveilleusesâ, nous avons vu que, pour la pensĂ©e mythique, il y a toutes sortes de façons dâĂȘtre parents. Cela est aussi le cas dans notre vie rĂ©elle dâaujourdâhui, et cela nâa rien dâeffrayant puisque des millĂ©naires de vie mythique nous y ont prĂ©parĂ©s JĂ©sus, aussi bien que Krishna, avait deux pĂšres⊠Et PasiphaĂ© calinait son petit monstre comme nâimporte quelle naissances merveilleuses des hĂ©ros sont des messages dâespoir ces bĂ©bĂ©s menacĂ©s finissent toujours par vaincre le Mal. Il y a toujours une forme dâamour qui les sauve mĂšre rĂ©elle, mĂšre adoptive, Ă©ducateur⊠Si les plus anciens mythes valorisent la semence masculine par ignorance de la gĂ©nĂ©tique, dans toutes les cultures, les reprĂ©sentations de la femme nourriciĂšre et Ă©ducatrice compensent largement ce dĂ©sĂ©quilibre. Yasoda et Krishna, peinture indienne contemporaine. Vierge Ă lâEnfant par Lucas Cranach lâAncien, vers 1518. Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle. Photo Jean-Louis MaziĂšres, Ipernity. UnIndien dans la ville - VF - DiffusĂ© le 12/07/17 Ă 20h55 sur FRANCE 4. StĂ©phane dĂ©cide un beau jour de s'envoler pour l'Amazonie afin d'aller rĂ©gler son divorce avec Patricia, l'Ă©pouse LudwIg Briand a marquĂ© toute une gĂ©nĂ©ration en Ă©tant le jeune hĂ©ros du film "Un indien dans la ville". Onze ans aprĂšs, il a arrĂȘtĂ© le cinĂ©ma pour des Ă©tudes de droit. Il est aujourd'hui inscrit Ă PĂŽle Emploi Ă l'Ă©poque, il avait touchĂ© Ă jour le 26 fĂ©vrier 2016, publiĂ© le 16 aoĂ»t 2013 Onvous dit tout. A l'occasion de la diffusion ce soir du film culte Un Indien dans la ville, Ă 20h50 sur France 3, retour sur celui qui a incarnĂ© le jeune Mimi-Siku Ă l'Ă©cran. Qu'est-il